Le but de l’Association est de rechercher et d’archiver tout document concernant Vittel dans tous les domaines (eau, commerces, guerres, personnalités, rues, architecture, pubs, etc.) Les archives sont à la disposition de tous : curistes, Vittellois, chercheurs. En téléphonant au 03 29 08 27 91 (Mme Verrier) pour prendre rendez-vous.
L’Association a créé le musée à partir des archives et des dons.
Toute donation est la bienvenue.
VITTEL SON HISTOIRE
D’après un dossier préparé par Jean-Paul Pierrot.
Histoire antique
Aux pieds des deux points stratégiques que sont le Montfort au nord-est, et Châtillon (castellum) au sud-ouest, tous deux couronnés de forêts, étaient la ville de Ségène et le Vicus de Vittel.
C'est surtout aux alentours de la Source Salée (Source Hépar actuelle) qu'on a découvert le plus grand nombre de vestiges. Il s’y trouvait certainement un petit temple à quelques pas du griffon. Il en restait encore des traces et des débris intéressants en 1875, époque où ils ont été détruits ou dispersés lors du défrichement de la forêt, au milieu de laquelle se trouvait la source.
Parmi ces trouvailles : une pierre de grès sur laquelle on lit : « Var « ?, des fragments d’une statue de femme nue, une tête de cheval bien conservée, des débris de colonnes, un scramasaxe.
Dans le centre du bourg, on a trouvé une colonnade, et lors du creusement d’un puits, des fragments de vases profondément enfouis. Ceci atteste qu'à l'époque gallo-romaine il y avait là un établissement important, domaine rural pour les uns (docteur Fournier), établissement public pour les autres (abbé Pierrefitte)
Ces découvertes autour des sources froides de Vittel sont d’autant plus intéressantes que les Romains n’ont guère laissé de traces d’installations balnéaires qu’auprès de sources chaudes.
Au VIIème siècle
Vittel faisait partie du patrimoine de saint Romaric (fils d’un général Austrasien né en 580 à Remoncourt), qui en fit don au monastère de Remiremont, propriétaire de nombreux terrains acquis par la suite pour constituer le domaine de l'établissement actuel.
Le Duc de Lorraine, en qualité de voué de l'abbaye, jouissait d'une partie des territoires concédés, ce qui plus tard amena le partage de la souveraineté qui divisera Vittel en deux seigneuries ou « bans » : on trouvera d’une part, sur la rive gauche du Vair le « Grand Ban » relevant du Chapitre de Remiremont et sur la rive droite, « le Petit ban » appartenant aux Ducs de Lorraine et plus tard aux seigneurs de Lignéville.
En 1269
Le duc de Lorraine affranchit le Petit Ban. Peu après, vers 1270, le Chapitre, de son côté, affranchit le Grand Ban, mais, quelques années plus tard, la seigneurie du Petit Ban change de maîtres, et dès 1291 une lutte sans merci s’engage entre le Grand et le Petit Ban. Cette lutte
se prolonge pendant cinq siècles, à la fin desquels les seigneurs de Lignéville ont absorbé, en partie, les droits et privilèges du Chapitre sur le Grand Ban, et paralysé ainsi l'expansion de Vittel, qui ne reprendra sa place qu'à la fin du XIXème siècle.
La révolution
La révolution, en supprimant l'Archidiaconé, décapite Vittel, qui devient dès lors un simple chef-lieu de canton, d’autant plus modeste que Lignéville et Valfroicourt sont en même temps érigées elles aussi en chefs-lieux de cantons. Elles seront bientôt privées de ce titre en 1802 et seront placées comme communes dans le canton de Vittel qui, dès lors, reprend une certaine importance, mais devient du même coup l'objet de jalousies des bourgs voisins.
Dès 1832
Supprimées en droit lors du Concordat, les deux paroisses du Grand Ban et du Petit Ban subsistent dans les faits jusqu’au milieu du XIXème siècle.
L’infatigable Abbé Chapiat parviendra à unifier les deux paroisses en restaurant et en transformant tour à tour l’Eglise St Privat du Petit Ban et l’Eglise St Rémy du Grand Ban, cette dernière devenant l’église principale du bourg.
En 1870, avec Sœur Catherine, il réussira à sauver Vittel des représailles prussiennes qui menaçaient de l’incendier.
Pour son dévouement absolu lors de l’épidémie de choléra de 1854, il recevra la Légion d’Honneur en 1870
La station
Durant des décennies, les pillages et les épidémies avec leurs cortèges de deuils entraînant de nouvelles misères, ont réduit la population à un peu moins de 1300 personnes en 1854.
La saga BOULOUMIE
C'est dans une situation très précaire que se trouve Vittel lorsque Louis Bouloumié, (successivement avocat, magistrat, condamné politique puis déporté en Espagne), curiste à Contrexéville depuis 1850, décide d’acquérir la petite source « Gérémoy », située dans un terrain marécageux de Vittel.
Les neuf premiers buveurs de cette eau rebaptisée « Grande Source » commencent à fréquenter la petite cabane en bois construite pour l’abriter en 1855, date à laquelle le premier établissement hydrothermal de Vittel sera autorisé par le gouvernement.
L’année suivante, un bâtiment de bains et de douches voit le jour, et quelques années plus tard l’hôtel de l’établissement accueille les curistes de plus en plus nombreux.
La Société Générale des Eaux Minérales de Vittel (SGEMV) est créée en 1882 et regroupe Vittel Grande Source et Hépar
Charles Garnier, architecte de l’opéra de Paris et curiste assidu à Vittel, transforme et modernise la station. Son ami Ambroise Bouloumié qui a succédé à son père Louis en 1869, lui demande de concevoir un casino et de nouveaux thermes. Les travaux sont terminés en 1884 et ouvrent à la station la possibilité d’accueillir les grands de ce monde.
Entre 1912 et 1914, l’hôtel de l’établissement est démoli et fait place au Grand Hôtel actuel. Le casino de Charles Garnier subit le même sort en 1929 pour raisons esthétiques.
Jean Bouloumié, fils d’Ambroise, prend la suite en 1903. Il estime que Vittel doit toujours être à la pointe de la nouveauté. C’est ainsi que le nouveau casino de style « Art Déco » voit le jour.
Les galeries de cure, construites entre 1898 et 1905 dans le style « Art Nouveau » vont se transformer en 1930 : les structures métalliques vont être recouvertes de béton et de stuc. Grâce à leur blancheur, elles prendront une allure plus hygiénique.
Jusqu’en 1939, on bâtit, on démolit, on reconstruit.
La deuxième guerre mondiale donne un coup d’arrêt quasi définitif à cette frénésie de bâtir. Seul, le Palais des Congrès sort de terre en 1970 à la place de l’hôtel du Parc.
La sœur de Jean, Germaine Bouloumié, prend la direction en 1952 et transmet à son tour les rennes à Guy de la Motte Bouloumié en 1972.
Dès 1950, Vittel bénéficie d’une avancée foudroyante de la production d’eau minérale : 1898 : fête de la millionième bouteille
1951 : fête de la cent-millionième bouteille
1989 : fête de la milliardième bouteille
1968 : conditionnement de Grande Source en bouteille plastique.
En 1973, le Club Med devient exploitant de l’Ile Verte.
En 1992, le Groupe Nestlé se porte acquéreur de toute la station (embouteillages, quatre hôtels, villas, édicules, thermes, galerie, parc, hippodrome, golfs....)
Aujourd'hui
En 2002, Nestlé désire ne garder que l’exploitation des eaux et cède les galeries et les thermes au groupe Partouche, qui à son tour les revend en 2009 à la Ville de Vittel qui les rénove et développe la fréquentation des curistes et du SPA.
Vittel est toujours le premier exportateur français d’eau minérale naturelle, et sponsor officiel du Tour de France depuis de nombreuses années.
Camp de Vittel
Durant la première guerre mondiale, le service des armées français a réquisitionné les hôtels de Vittel pour y établir des hôpitaux militaires, mais durant la seconde guerre mondiale, de mai 1941 à septembre 1944, un camp d’internement allemand est implanté dans le parc pour y garder en détention plusieurs milliers de ressortissants civils de pays ennemis du Reich.
Il était constitué d’hôtels réquisitionnés autour du parc (Hôtel des Thermes, Hôtel Central, Hôtel des Sources, Hôtel Continental, Hôtel Cérès et Grand Hôtel) et ceinturé par des barbelés.
Par ses conditions de détention privilégiées, il servi de vitrine de propagande nazie.
Il servit aussi de transit pour des déportés juifs (Hôtel de la Providence, Nouvel Hôtel, Hôtels Splendid et Beau Site) dont la plupart ont été déportés en camps d’extermination.
Il sera opérationnel de mai 1941 à la libération par la 2ème D.B .en septembre 1944.
La paix revenue, Vittel et Badenweiler ont été dans les premières villes en France et en Allemagne à signer un jumelage le 21 juillet 1957.
Personnalités liées à Vittel
Claude BASSOT, peintre religieux dont un magnifique diptyque est exposé dans l’Eglise St Rémy est né à Vittel vers 1580. Son père, Mengin Bassot, fut le maire de Vittel en 1567.
Mata HARI (1876-1917) de son vrai nom Margaretha Geertruda ZELLE, a séjourné au Grand Hôtel pour rejoindre à Vittel un beau et jeune capitaine russe blessé au combat, et transféré à l’infirmerie militaire située dans l’hôtel Jeanne d’Arc.
Darry CAWL, de son vrai nom André Pierre DARRICAU, musicien et comédien, né à Vittel le27 août1925et mort àNeuilly-sur-Seinele14 février2006. Son père était médecin thermal en saison.
Robert HOSSEIN, (né le 30/12/1927 à Paris et décédé le 31/12/2020 à Essey les Nancy), acteur, scénariste, réalisateur et metteur en scène, résidait à Vittel. Il en fut fait citoyen d’honneur et y est inhumé.
Yves SIMON né en 1944, auteur, compositeur, interprète et écrivain contrexévillois, a fréquenté le Cours Complémentaire de Vittel dans les années 50
Thierry MUGLER styliste et grand couturier né en 1948, venait rejoindre son père médecin thermal en saison.
Recherches effectuées à partir des archives d'internet et de la Maison du Patrimoine.